Avoir son sujet, se constituer une version provisoire ou transitoire de sa propre "Question Principale" et celle de sa "Problématique", constitue pour Michel Beau, le point de départ qui permette au chercheur de délimiter le champ sur lequel il va travailler et construire ses axes de réflexion, d'analyse et d'interprétation qu'il va pouvoir explorer. le chercheur est sensé d'ores et déjà avoir effectué un premier débroussaillant et dégrossissage de sa documentation théorique, ce qui l'amène directement à une méthodologie de recherche et à une démarche systématique pour faire le tour de son sujet. L'Étudiant devrait être en mesure d'explorer le terrain intellectuel de son domaine de recherche et d'investigation théorique, il devrait être capable de reconnaître ce qui a déjà été étudié, débattu et mis en avant, pour partir, justement, de cet écart qui nourrira sa problématique. Il pourrait, par conséquent, formuler sa thèse et proposer ses hypothèses de recherche pour offrir une ou des interprétations principales basées sur des constructions théoriques. L'étudiant doit faire le tour des principales publications existantes, ce qui comprend: article, étude, supports, thèses, travaux universitaires et ouvrages publiés. D'où l'importance primordiale pour Michel Beau "L'Art De La Thèse" (page 72), d'une recherche bibliographique aussi sérieuse et exhaustive que possible. 

L’acte créateur par l’écriture n’est qu’un moment incomplet et abstrait de la production d’une œuvre, ainsi l’auteur n’est pas seul, sinon il pourrait écrire tant qu’il voudrait et jamais son œuvre comme « objet » esthétique ne verrait le jour et il faudrait qu’il posât la plume ou désespérait. Mais l’opération d’écrire implique celle de lire [...]. La littérature raconte la vie, ses faiblesses, ses forces, ses évènements, troubles et pulsions en faisant éblouir les mots. Le texte littéraire définit l’humanité en toutes ses extrémités. L’écrivain, le poète ou le dramaturge parle de soi ou des autres par le biais du style, des mots. La littérature a toujours été une façon de penser. Une façon de traverser une foule de principes, de règles d’usage et de coutumes, l’homme de lettres a cherché à travers les siècles de laisser un relief de sa propre culture, une trace par l’écriture. L’écrivain se trouve seul avec soi-même, avec ce qu’il veut transmettre. Une confrontation silencieuse a alors lieu et en double communication : avec soi-même et avec autrui. Les figures construites par le texte littéraire ne prennent sens qu’à travers la lecture. Le lecteur est celui qui donne vie au texte. La construction littéraire d’un texte se fait dans la lecture et par la lecture. A partir de ce moment, le texte n’intéresse plus en tant que construction mais en tant que communication.